Cervino Matterhorn Ultra Race

Ultra Trail de 173km et 13500mD+ autour du Cervin

Nous partîmes le 15 juillet à 10h le matin sous une chaleur déjà bien présente. Comme à mon habitude, je pars calmement car j’ai besoin de faire monter les watts progressivement, et sur une course de plus de 170km il faut savoir s’économiser. D’autres coureurs sont moins prudents, et semblent faire la course à fond. Beaucoup d’entre eux le paieront plus tard.

Florent est parti devant. Je l’aperçois durant les premiers kilomètres mais je finirai par le perdre de vue.

Nous affrontons la partie italienne de ce tour du Cervin. Partie annoncée comme la plus technique et la plus difficile. Effectivement, beaucoup de dénivelé et très minéral.

Après les 30 premiers kilomètres le parcours devient un peu plus roulant mais la chaleur fait des dégâts. Je m’hydrate régulièrement mais mon problème récurrent survient à nouveau : du sang dans les urines m’oblige à lever encore un peu plus le pied et à m’hydrater d’avantage.

La course continue tant bien que mal, avec des hauts et des bas, en me faisant dépasser dans les très fortes montées ou en dépassant moi-même d’autres coureurs dans les parties plus roulantes.

J’essaie de conserver un rythme régulier, je m’alimente correctement dans les ravitos et les heures se succèdent.

La première nuit passe facilement et une nouvelle journée commence identique à la précédente. Pas de blessures ni douleurs particulières hormis mon problème urinaire.

Nous doublons un groupe de VVTistes gravissant la montagne en portant leurs engins. Ils effectuent la traversée Chamonix-Zermatt et le parcours n’est vraiment pas simple.

Avant l’interminable descente vers Saint Niklaus je fais la connaissance de Raynald. On s’est déjà croisé plusieurs fois durant la course et on décide de continuer ensemble. Raynald est sujet au vertige et ma présence pourra l’aider durant la nuit à venir.

Nous faisons un stop de 2h à la base vie de Saint Niklaus mais impossible de dormir plus de 15mn. Nous reprenons la course et ferons une micro sieste de 10mn sous les étoiles.

Cette deuxième nuit nous fait parcourir des sentiers vertigineux ou la chute est interdite. La traversée de la plus grande passerelle suspendue du monde (500m) est une formalité pour Raynald malgré sa grosse appréhension.

Nous débouchons au petit matin sur un paysage splendide. Le soleil se lève sur le Cervin et les montagnes alentours. Certainement le plus beau moment de la course.

Nous descendons sur Zermatt pour profiter d’un bon avitaillement avant d’attaquer la très grosse montée jusqu’au glacier à 3300m d’altitude. La chaleur est accablante.

En descendant vers l’arrivée nous trouvons mon fiston Paul qui a participé avec son frère Antoine au trail de 30km la veille. Nous finissons ensemble, alors que Raynald franchit la ligne d’arrivée avec son fils. Que d’émotions après 54h de course.

Une bonne bière fraiche en compagnie de Florent, Lise et mes garçons et il faut déjà reprendre le chemin du retour car demain il faut aller au travail.

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