Balade au Creux du Van

Lorsque j’ai su que Louis nous avait trouvé un hébergement 3 étoiles à Montezillon, j’ai tout de suite cherché où se trouvait ce charmant village, et j’ai constaté qu’il n’était finalement pas très éloigné de ce site magnifique du Creux du Van, où j’étais déjà venu en hiver. On verra bien si une occasion se présente !

Mardi matin, la bise souffle toujours, mais les sommets des Alpes se sont dégagés et la vue est magnifique. C’est très tentant ! Aussi, au retour de notre journée chez les bourgeois de la Neuveville, il est déjà plus de 19 h mais je décide de partir. Je glisse dans mon sac à dos deux pommes, ma petite bouteille d’eau et le gilet fluo que m’a prêté Xavier, et me voilà sur la route du Val de Travers. La chance me sourit, car je suis pris en auto-stop dès la 2e voiture et j’avale ainsi les 12 premiers km : cela me permet de démarrer ma balade de Noiraigue à 19 h 45. Le panneau me donne 2 h 25 pour rejoindre le sommet : il va falloir faire un peu mieux si je veux y voir le coucher du soleil !

Je remonte les lacets des « 14 contours » : les premiers sont bien longs, mais cela raccourcit peu à peu et j’atteins au bout d’une petite heure le rebord du « cratère ». Il y souffle un vent à décorner les bœufs, mais la vue sur le cirque est exceptionnelle. Je longe le bord des falaises et j’arrive vers la partie haute, d’où l’on découvre toute la chaîne des Alpes : c’est grandiose ! J’ai bien mérité ma première pomme ! Par contre, aucun des bouquetins que l’on voit d’habitude assez facilement sur ce site.

Pour le retour, je peux finir ma boucle et redescendre, vite fait bien fait, à Noiraigue, avec deux options pour rentrer à l’auberge : le train (mais je n’ai ni argent, ni horaire) ou à nouveau l’auto-stop (mais ce sera de nuit). Je choisis une troisième option : rentrer à pied par la montagne, ça devrait être jouable. J’ai repéré sur le plan à Noiraigue qu’il y avait un chemin qui suivait toute la crête, les « Rochers des miroirs », et je sais pouvoir faire confiance à nos amis suisses pour me proposer un chemin suffisamment bien balisé.

Le chemin est surtout boisé, mais longe aussi quelques pâtures où il fait encore un peu clair. Quelle n’est pas ma surprise de me trouver, sur l’une d’elles, nez à nez avec 5 superbes bouquetins, à une quinzaine de mètres de moi ! L’un d’eux souffle un peu, mais je n’inquiète personne ; par contre, à l’autre extrémité de la pâture, 3 chamois s’éloignent rapidement et disparaissent dans la falaise.

Malgré la lune haute et déjà grosse, il fait bien sombre sous les hêtres et j’allume ma lampe frontale. Le chemin suit tranquillement la crête comme prévu, je vois régulièrement les lumières des maisons et des quelques voitures dans la vallée à ma gauche. L’itinéraire se décide finalement à descendre vraiment, avec même de petits escaliers lorsque c’est vraiment raide, et je rejoins des pistes forestières. J’en profite pour dégager un certain nombre de rochers tombés pendant l’hiver, ça évitera au prochain grumier de s’arrêter. Une deuxième pomme au lieu-dit « Belvédère » et je poursuis ma descente. C’est un peu lassant de courir sur ces pistes (il y a pas loin de 1 000 m à descendre), mais si je me mets à marcher, le retour va être vraiment long !

Un panneau m’indique enfin les gorges de l’Areuse à 20 minutes ; j’entends d’ailleurs déjà le bruit des flots. Une fois en bas, je rejoins le chemin des gorges, mais il me faut trouver un pont pour les traverser et remonter en face. Et là, c’est le dilemme : dois-je partir vers l’amont, direction Noiraigue, ou vers l’aval en direction de Boudry ? Il n’est pas loin de 23 h, et comme m’aurait prévenu Google , pas grand monde pour me renseigner !

Considérant que j’ai suffisamment descendu, je fais le choix de remonter les gorges. L’ambiance est très particulière avec le bruit des cascades dans la nuit. Le faisceau de ma lampe n’atteint pas toujours le fond ; mais au fait, si elle venait à s’éteindre ? Ce serait un peu frais et humide pour finir la nuit ici !

Je trouve enfin un chemin qui remonte sur le versant, en direction de Chambrelien, un nom qui ne me dit pas grand-chose. Une fois sur place, on me flèche Rochefort, ce village par lequel le bus est remonté tout à l’heure : cette fois, ça commence à sentir l’écurie ! Je constaterai plus tard que je n’ai pas choisi le plus court pour rejoindre Montezillon, mais je suis malgré tout bien content d’y arriver. Il est minuit et demi : je rentre discrètement par la fenêtre et je me glisse sous ma couette : ce n’est pas l’heure de réveiller tout l’hôtel en prenant ma douche !

En résumé, une bien belle balade que je recommande à tous – pas forcément en version intégrale et plutôt de jour évidemment ! Le site du Creux du Van est vraiment splendide et, pour ceux qui voudraient faire plus court, il y a la boucle classique depuis Noiraigue (4 h de marche) et deux accès très faciles (5 et 20 minutes de marche) depuis les auberges de Soliat et de la Grand Vy.

François

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